Vous connaissez les Niamu Mbaam, ce que l’on jette après le repars, les restes qui ne peuvent servir à rien ni à personne, les reliefs de la nourriture qui se mélangent dans a poubelle ? C’est ce nom qu’ont choisi cinq rappeurs de Guinaw Rail pour nommer leur groupe : Dex, Tifia, Rona Sen, Djamil, et B. Fall. Cinq, comme les cinq doigts de la main, inséparables, cinq comme les cinq continents, ouverts au monde et à ses sons. Ils représentent ce que la société jette comme inutile et pourtant ils nous donnent un message de combat et de vie.
Guddi lèèr, la lumière de la nuit, est un album qui nous parle d’espoir au-delà des douleurs qu’il évoque. L’espoir, c’est qu’une nouvelle vie viendra du ghetto lui-même, si les personnes, au lieu de se plaindre, prennent leur destin en main et comprennent qu’elles ont en elles toutes les solutions pour s’en sortir ; si les émigrés se souviennent que leur chemin est de revenir chez eux développer leur pays, si la foi en Dieu est sincère !
Même si les gouvernants restent sourds à la misère du peuple, même si des monuments sont bâtis alors que les quartiers, les écoles, les maisons, les familles sont sous les eaux et sans électricité, même si la politique ne suscite plus aucune confiance, chacun peut faire jaillir la lumière des ténèbres.
Guddi lèèr ! Au coeur même de Guinaw rail, des jeunes, des hommes, des femmes vivent, inventent, créent, se battent pour changer leur vie : et ils en ont le pouvoir ! Dans un rap loin de toute concession commerciale, Niamou Mbaam en douze titres « conscients » nous alerte et nous réveille.